one for the money, two for the show (aiden)

- Quels sont les souvenirs marquants de ton enfance ? La vie d’Aiden a rarement été aisée. Fils de rien, enfant anonyme noyé sous une vague d’indifférence lancée à son égard par un monde qui n’était pas prêt à l’attendre. Le brun aurait pu être un orphelin au cœur brisé désireux d’obtenir sa revanche contre un univers qui ne lui avait jamais tendu la main. Ce ne fut pourtant pas le cas du Wellington. Bien au contraire, il comprenait les raisons pour lesquels sa mère s’usait à la tâche, pourquoi elle le laissait toujours chez les voisins. Malgré son jeune âge, le petit avait déjà tout compris. Alors, dans cette mer de souvenirs gris, là où violence et le crime ne sont pas que des événements qu’on observe à la télévision, l’enfant existant toujours au sein de l’adulte se rappelle d’une chose. Un événement plus vibrant à sa mémoire que tous ses autres souvenirs. Un événement qui se répétait chaque année venant couper la monotonie de la vie, brisant les chaines d’un quotidien écrasant sous son poids les épaules frêle d’un enfant forcé de grandir trop vite. Aiden se souvient surtout de l’odeur du repas. Cette vague odeur qu’il avait appris à associer au réveillon de noël. Il se souvient aussi des rires, ce son cristallin provenant de la gorge de sa mère qu’il n’entendait pas aussi souvent qu’il l’aurait souhaité. Il se souvient des discussions sans fins autour d’un bon repas et de ce merveilleux cadeau qu’était celui de ne se soucier de rien l’espace d’une journée. C’est un souvenir que le trentenaire chéri particulièrement, les années mêlant ces souvenirs en un vague résumé de tous ces noëls passés à aller chez les voisins pour les aider à finir les préparatifs du repas jusqu’à ce que sa mère ne rentre le soir. Il se souvient avec une exactitude vivifiante de la composition du sapin, des sourires partagés à table et de l’océan chocolaté s’agitant dans le regard de Rea. C’est avec nostalgie qu’il se remémore la manière dont il a compris la vérité la plus importante de sa vie. Comment il en est arrivé à conclure que Reaghan et ses parents n’étaient autre que des membres de sa famille ne partageant pas son sang.
A l’inverse des souvenirs heureux que le brun chérit avec une fébrilité et une déférence propre au sacré, il est des événements qu’on ne peut oublier. Peu importait ses tentatives, le Wellington n’avait jamais réussi à effacer de sa mémoire ces instants gravé au milieu de son encéphale.  Il se souvient de l’alcool, des joints tournant dans le cercle alors que les étudiants profitaient de leur soirée entre l’ivresse exaltante de l’alcool et la quiétude planante invoquée par la drogue. Il se rappelle clairement de certains visages et des sourires alcoolisés qu’il avait reçu tout au long de la soirée. Peu importait l’âge qu’il avait, qu’il fut trop jeune pour trainer dans ce monde fait de jeux d’ombres et de la couverture céleste d’un ciel d’encre. Il se souvenait avoir augmenté les doses, distribuant ces sachets comme la petite fille aux allumettes d’Andersen. Il convoitait les paradis artificiels que faisaient miroiter ces sachets remplis de poudre. S’imaginant, à l’instar de la vendeuse d’allumette consumant ces dernières, utiliser le stock qui lui avait été fourni afin de s’évader de cet endroit aux odeurs étouffantes, à la musique oppressante et aux personnages désincarnés par une transe avilissante. Il se rappelait avoir refusé à un étudiant de lui vendre une autre dose avant de céder aux supplications de cet être désireux de décrocher la lune, s’endormir au cœur des étoiles un sourire béat aux lèvres. Lorsque les sirènes se mirent à retentir, les ambulancier à chercher la victime, cela faisait longtemps qu’Aiden n’était plus sur les lieux. Il avait tourné le dos à ce presque homme qui n’était rien d’autre qu’un gamin. De ses yeux trop grands pour son âge, il avait détourné le regard du spectacle cauchemardesque de celui qui s’apprêtait à rendre son dernier souffle. Ça aurait pu le tenir éveillé la nuit. D’une certaine manière Aiden aurait pu se sentir coupable de ce qui était arrivé à ce gars-là. Pourtant, ce soir-là, il ne lui avait fallu que d’un coup d’œil à la forme endormie de sa mère pour apaiser la culpabilité qui menaçait de l’emporter avec elle.

   - Et maintenant, que deviens-tu ? Aiden est devenu un de ces gars bourré de fric qui vit la vie à cent à l’heure sans s’intéressé de savoir si au bout de la route il va se manger un mur. Comme un gamin incapable de savoir par quoi commencer, le brun veut tout de suite. Les filles, les soirées, les gadgets,… Sa vie est une sprint sans fin. Il court entre ses désirs devenus si aisé à assouvir, ses pulsions qu’il n’a plus à réfréner. Il a tout ce qu’il a toujours désiré : la sécurité financière, l’amour qu’il considère inébranlable de la femme de sa vie, même l’accomplissement de sa vengeance personnelle. Même dans leurs rêves les plus fous, à Rea et lui, jamais le Wellington n’avait jamais imaginé que les choses se passeraient si bien. Il ne s’était pas imaginé à la tête d’une entreprise, bien que ça soit véritablement le travail de Reaghan qui fasse de leur possession un futur empire. Il ne s’imaginait pas voir la roue du destin tourner de la sorte, lui offrant tout ce qu’il n’avait jamais osé réellement désirer.

   - A ton avis, qu'est-ce que les gens pensent à ton sujet ? Les gens pensent surement qu’il n’est rien d’autre qu’une belle gueule avec un peu trop de libido. Ça doit jaser sur le passage d’Aiden, il le sait et ça l’amuse. Il se doute qu’on le considère comme un homme à femme, un séducteur qui aime le jeu autant que les fruits de son travail. Certains doivent le prendre pour un fainéant qui ne sait que profiter de la vie, s’acheter de belles voitures et faire le con pendant que Reaghan fait tout le boulot. Beaucoup le pense surement inoffensif, moitié tendre et la plus faible du duo qu’il forme avec sa moitié. Ils n’ont pas idée de ce qui se cache derrière sa belle gueule, sa personnalité avenante et un don pour jouer des apparences. Il a déjà entendu dire qu’il en faisait des tonnes, comme s’il cherchait à compenser le fait qu’il était simplement en arriviste et qu’il pourrait vite tomber de son piédestal. Les commentaires amuse le brun qui ne croit pas en l’écroulement de cette vie de rêve qu’il a bâti.

   - Quel est ton plus grand rêve ? Après être arrivé si haut en venant de si bas, il est difficile de mettre la barre encore plus haut pour d’être rêve. C’est comme si toutes les choses que le brun avait jamais désirées s’étaient réalisée. Il pourrait rêver de plus d’argent, mais ne saurait plus quoi en faire. Il pourrait rêver de choses hautes en couleur. Posséder un nom dont le monde se souviendrait. Modeler l’histoire en laissant sa marque à travers les âges pour un ou l’autre acte de sa part. Pourtant, à force de côtoyer l’opulence et frôler la décadence humaine, Aiden s’est pris à désirer les choses simples de la vie. Conserver ce foyer dans lequel il a mis tant d’énergie, conserver cette bulle de bonheur dans laquelle il évolue actuellement. S’agripper à jamais et ne jamais perdre celle qui est tout pour lui, sa meilleure amie, l’amour de sa vie, son âme-sœur. Au final, il rêve simplement que rien ne vienne ébranler sa vie actuelle. Ni les secrets, ni les fantômes du passé. Que sa vie actuelle reste protégée des orages et qu’il continue d’avancer paisiblement dans ce qui s’apparente à un rêve éveillé.

   - Quel est LE secret que tu caches ? Après des années pleines de signes avant-coureurs qu’il n’avait su repérer, le Wellington a récemment appris qu’il possédait un problème cardiaque. Il s’en serait aperçu plus tôt s’il avait fait attention à sa santé, n’excusant pas chacun de ses petits malaises, essoufflements trop important par son rythme de vie  épicurien. Heureusement, il y a environ trois mois, son coach sportif lui a conseillé d’aller voir un cardiologue. Après une première visite de routine suivie de plusieurs examens complémentaires la sentence est tombée : cardiomyopathie hypertrophique. Le brun ne savait même pas ce que ça voulait dire ce truc. A ses yeux ce n’était rien de plus que des mots aux consonances compliquées mis ensemble afin de l’effrayer. Au final, c’est Une maladie qui pourrait s’avérer grave, mais reste majoritairement gérable. La nouvelle fut néanmoins dévastatrice. Pareille à une aiguille auprès de laquelle sa bulle de bonheur était venue se frotter. C’est naturellement qu’Aiden en est venu à cacher la vérité, sans même réfléchir à la portée de ses actes. Gardant pour lui les mots du cardiologue, cachant les résultats et ses coups de fil à la clinique. Il sait qu’il pourrait aller chercher du réconfort auprès de Reaghan. Il sait qu’il lui suffirait de dire, tout dire pour qu’elle le réconforte et lui dise que ce n’est rien, qu’à deux rien ne pouvait les séparer. Pas même cette chose dégueulasse venue bousiller la mécanique de son cœur. Il savait qu’avec ses doigts d’orfèvre, se faisant horlogère l’espace d’un instant, elle aurait le pouvoir elle de triturer la mécanique de son cœur afin de l’aider. Il sait qu’il suffirait d’un sourire de la brune pour qu’il finisse par y croire, se laissant bercer par cette présence rassurante que possède sa femme. Cependant, il ne le fit pas. Contre son désir le plus profond, contre l’option de facilité et cette possibilité de se faire rassurer il préféra la faire passer en premier. Lui épargner la douleur. Lui épargner la peur d’une mort si lointaine et à la fois si prégnante. Alors il cache ses médicaments, ses consultations et continue sa vie en feignant face au monde que rien n’a changé.

   - L'argent, le succès, la célébrité, ça représente quoi pour toi ? Aux yeux d’Aiden ces trois choses n’ont eu de cesse d’être des buts à atteindre. Ceux qui disent qu’on est pas plus heureux les poches pleines d’argents n’ont pas vécu la vie de ceux qui se débattent pour mettre à manger dans leur assiette. Ceux qui n’ont pas vécu la médiocrité d’un anonymat étouffant ne savent pas ce que la célébrité et le succès signifie. Ils ne savent pas ce que ça veut dire de passer de l’ombre à la lumière. De passer de l’ombre à la lumière, traverser cette frontière invisible et pourtant étrangement imperméable. A ses yeux, ces éléments forment le triumvirat de la vie.

  - faire du base jump, gravir une montagne, une course dans une voiture de collection et du parapente.
  - retaper une vieille mustang de 1964 et donc prendre les cours de mécanique nécessaire pour y arriver.
  - se faire faire un tatouage, peut-être d'abord trouver une idée de tatouage et un endroit..
  - offrir tout ce qu'il a toujours rêvé à ses parents, sa mère et ceux de Reaghan.
  - éloigner Rea du boulot pendant un mois pour faire tout et n'importe quoi avec elle.
  - avoir des enfants, peut-être un chien pour correspondre à cette image qu'il possède d'une famille parfaite.
  - continuer à vivre à cent à l'heure sans craindre de lâcher en route.
  - réaliser un film porno, du scénario au tournage en étant crédité sous un pseudo totalement loufoque.
  - rencontrer la reine d’Angleterre et faire une partie de rugby avec ses petits fils.
  - organiser une soirée apocalypse et chaos dans sa maison et voir comment les snobs de la région se lâchent.