Your best run before i count to ten | Caleb

But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

Caleb écrasa sa cigarette sur la boîte à lettre qui se trouvait près de lui, et reprit son pinceau. Il posa un genou au sol, puis étala une large couche de peinture blanche sur la clôture en bois. Cela faisait deux heures et demie qu'il était sur cette fichue clôture, et il avait l'impression qu'il pouvait dire adieu à son poignet tant ce dernier lui était douloureux. Mais il ne disait rien, parce qu'il tenait aux 150$ qu'il allait se faire lorsqu'il en aurait terminé. Le propriétaire de la maison était un de ses voisins, et quand il avait proposé à Caleb de lui faire repeindre sa clôture, ce dernier n'avait pas hésité une seule seconde. Ce n'était pas tout les jours qu'on lui tendait la main comme ça. Caleb s'était fait mettre à la porte de nombreuses fois. Les gens se méfiaient de petits services proposés à l'improviste, ils avaient l'impression de se faire avoir. Caleb avait beau juré dans toutes les langues et sur tous les dieux, quand on lui disait non, c'était dur de changer la donne.
Au bout d'une petite heure encore de peinturlurage, il arriva au bout de la clôture, et il empocha avec le sourire aux lèvres le prix convenu avec le voisin. Il ressemblait à une véritable oeuvre de Picasso vivante avec ses taches de peintures un peu partout sur son t-shirt, ses bras et son visage, mais il s'en fichait. Il rangea pinceaux et pots de peinture dans le garage du type, et il rentra chez lui, serrant l'enveloppe dans ses mains avec précaution.

En rentrant chez lui, il s'accorda un petit remontant ainsi qu'une autre cigarette. Il s'asseyait dans sa cuisine, bien content d'avoir terminé sa journée, lorsque son portable vibra sur la table. Il attrapa le téléphone et étira un petit sourire en voyant le nom de la belle Abigail Storm s'afficher au-dessus du message. Abigail ? Une baronne de la drogue à Miami. Une pointure. Une personne pour qui il lui arrivat de travailler, aussi. L'illégal était dangereux, mais l'illégal payait bien. Caleb se fichait pas mal de tremper dans des trafic de drogue. Tout ce qu'il voulait, c'était du fric.
En lisant le message d'Abigail, son sourire s'élargit. Il était plus que ravi qu'elle ait pensé à lui pour ce prétendu job. Depuis qu'ils s'étaient rencontrés, ils ne faisaient que se chercher, elle et lui. Caleb était loin d'être insensible aux charmes de la blonde, et celle-ci se faisait un plaisir de le rembarrer aussi sèchement que subtilement. Elle voulait qu'il soit chez elle pour dans une heure. Caleb ne perdit pas une seconde, et se contenta de pianoter un simple OK sur les touches de son téléphone avant de l'envoyer en guise de réponse. Puis, il se leva, se déshabilla et se dirigea vers la cabine de douche. Dix minutes plus tard, il était prêt, et il prenait son vélo et un sac en bandoulière rempli d'outils de toutes sortes pour rouler vers Coconut Grove. En pédalant au milieu des villas, le cheveux en vent, il eut la triste et pas moins amère pensée que l'une d'entre elles aurait pu être la sienne. Chassant cette idée de ses pensées, il continua sa route, jusqu'à arriver à la villa d'Abigail. Il descendit de son vélo, le planqua dans un buisson avec son antivol puis se dirigea vers la porte pour appuyer sur la sonnette, impatient de reprendre son petit jeu avec la blonde. Lorsqu'on lui ouvrit, c'était Abigail en personne. La jeune femme lui offrait un sourire ravageur, et Caleb déclara en la saluant à la manière d'un militaire : « Votre colis est arrivé, m'dame. » Elle le remercia d'être passé, puis le fit entrer, se contentant de s'adosser à la porte pour le laisser passer. Caleb ne fit aucun effort pour ne pas la frôler, même si c'était léger. Leur petit jeu pouvait recommencer. Elle lui expliqua alors que sa gouvernante avait cassé le robinet de sa baignoire, puis lui indiqua la direction de la salle de bain, à l'étage. Arborant toujours ce petit sourire carnassier, elle finit par lui demander si elle ne l'avait pas dérangé. Caleb haussa les épaules. « Du tout. Tu tombes à pic. Merci d'avoir pensé à moi ! » Il la regardait en se mordant la lèvre, sa bandoulière pleine d'outils à l'épaule, et après avoir baissé les yeux pendant quelques instants, il demanda : « Et si on allait voir ce robinet ? » Il aimait tellement la compagnie d'Abigail. Elle était aussi joueuse que lui, sinon plus. Mais surtout, c'était une provocatrice. Et Caleb n'était qu'un homme.