millicent + you shot me down, bang, bang

« Devenir chanteuse ? Ne soit pas ridicule Millicent, tu n'as pas assez de talent pour ça. » J'avais 15 ans, fille unique, j'avais déjà de l'ambition. Aujourd'hui j'avais pris mon courage à deux mains pour enfin dire à mes parents mon rêve : devenir chanteuse. Depuis quelques temps maintenant j'avais remarqué que je possédais un certain talent dans ce domaine. Mais jamais je n'avais encore osé leur en faire part. Aujourd'hui je savais pourquoi. Monsieur et Madame Hawkins sont tous les deux des personnes riches. L'avenir professionnel de mon père était déjà tout tracé dès son plus jeune âge puisqu'il a reprit le poste de directeur dans l'entreprise de mon grand-père. Quant à ma mère, elle a fait des études dans le droit et est devenue une grande avocate. L'argent n'était donc pas un problème ni pour l'un ni pour l'autre. Cependant, leur fille, c'est-à-dire moi, je n'étais pas des plus intéressées à suivre leur trace. Non moi je rêvais de devenir célèbre. Mes parents ont vite remarqué que je passais beaucoup de temps à me regarder dans la glace, j'ai toujours adoré prendre soin de mon apparence et puis surtout chanté devant mon miroir tout en effectuant quelques petites chorégraphies inventées par mes soins. Mais aucun d'eux ne semblait persuadé par le fait que je pourrais avoir un éventuel talent. Il ne cessait de me recouvrir de cadeaux et de me proposer toute sorte d'idée pour mon avenir. Evidemment je n'ai jamais été contre des nouveaux habits ou chaussures qu'ils pouvaient m'offrir, mais pour ce qui était de mon avenir professionnel c'était déjà tout décidé. Je deviendrais chanteuse, point final. « Je ne vois pas en quoi c'est ridicule, je chante très bien et je pense avoir le physique pour être parfaitement adorée de tous. » Ah oui, un autre point à mon sujet : je ne manque absolument pas de confiance en moi. Parfois il m'arrive d'être un peu trop sûre de moi même. « Ca ne sert à rien de te faire de faux espoir Millicent, tu n'y arriveras jamais, crois-moi. » Depuis ce jour-là, cette discussion est revenue régulièrement sur le tapis, mais mes parents continuaient de penser que je ne pourrais jamais y arriver. C'est pourquoi à l'âge de 20 ans j'ai pris la décision de me débrouiller sans mes parents. J'ai commencé à travailler comme femme de ménage pour la famille Blake dans le but de gagner ma vie en attendant que l'opportunité de devenir chanteuse s'offre à moi. Il était certain que cela finirait par arriver, tôt ou tard. Heureusement pour moi mon meilleur ami et ma meilleure amie d'enfance Nolan et Maggie ont toujours cru en moi. En fait, c'est même Maggie qui m'avait mise cette idée dans la tête. Elle m'avait entendue chanter une fois et m'avait assuré que je pourrais devenir célèbre sans problème avec une voix comme la mienne. Je ne perdais donc absolument pas d'espoir à ce sujet.

Repas de famille. Comme depuis bien longtemps, je détestais ça. Je devais retrouver mes parents dans un restaurant de la ville aux alentours de 19 heures. Cela faisait maintenant un petit moment que je ne les avais plus revus. J’avais à présent vingt-trois ans et cela faisait donc trois ans que j'avais décidé de quitter la maison et de me débrouiller toute seule. Je travaillais comme femme de ménage pour une famille riche de Miami. Je vivais très bien sans mes parents qui ont toujours eu quelque chose à me reprocher, c'est pourquoi aujourd'hui je n'étais pas franchement enchantée de les retrouver. Le début du repas se passa merveilleusement bien pour une fois, ils m'avaient demandé comment se passait ma vie et je leur avais expliqué la situation. Pour une fois ils n'avaient pas cherché à m'aider ou quoi que ce soit. Mais au fil du repas, ma mère finit par aborder un autre sujet qui m'énervait. « Alors, tu as rencontré quelqu’un ? » Cela faisait un moment que ma mère n’arrêtait pas de me poser cette question. Jusque-là j’avais pu l’éviter en faisant comme si j’avais quelque chose d’urgent à faire et que je devais raccrocher, mais là je ne pouvais rien faire. « Non maman, je n’ai rencontré personne ! » Ma mère poussa un soupir, elle avait vraiment décidé de ne pas me lâcher avec cette histoire. Ma situation amoureuse semblait vraiment inquiéter ma mère. Pour ma part ce n'était vraiment pas ce qui me préoccupait le plus en ce moment. « Ca ne m’étonne pas, tu as vu le temps que tu passes à te préoccuper de toi et de ta soit disant carrière de chanteuse, tu ferais mieux de lever un peu le pied ! Tu devrais un peu rencontrer des gens plutôt que de rester à faire le ménage dans cette famille. Tu as 23 ans et tu ne nous as toujours pas présenté quelqu’un, on s’inquiète ! » Je roulais alors des yeux tout en continuant de manger. « Ca ne sert à rien de t’inquiéter, je te présenterais quelqu’un un jour, de toute façon j’ai encore le temps et je fais encore ce que je veux ou bien ? » Ma mère afficha un petit sourire. « Oui tu fais ce que tu veux, mais on se posait simplement quelques questions. Tu heu… » Ma mère marqua une pause, elle semblait gênée par quelque chose, mais je ne comprenais pas vraiment quoi. Je fronçais les sourcils et ma mère afficha un petit sourire. « Qu’est-ce qu’il y a ? » « Tu ne serais pas intéressée par les femmes et tu n’oserais pas nous le dire quand même ? » Un silence s’installa autour de la table. Je regardais ma mère et puis mon regard se posa sur mon père. Mon père ne disait rien et semblait attendre la réponse comme ma mère, ce qui me suffit pour éclater de rire. Je n’arrivais plus à me ravoir, j’essayais de placer quelques mots, mais je n’arrivais pas tellement je riais. Moi intéressée par les femmes ? Ca c’était la meilleure blague que je n’avais jamais entendue. Je finis par retrouver mon souffle. « Alors là maman, tu viens de sortir la meilleure blague que je n’ai jamais entendue. Je ne suis pas du tout intéressée par les femmes c’est certain, je n’ai juste pas trop la tête à ça pour le moment et voilà ! Ca va venir il ne faut pas te faire du souci pour ça ! » Mon père laissa échapper un petit rire forcé. Et puis ma mère finit par sourire à son tour, elle faisait comme si c’était une mauvaise blague de sa part, mais au fond je savais qu’elle était rassurée de savoir que je n’étais pas attirée par les femmes. Elle n’avait rien contre ça bien évidemment, mais je pense qu’elle n’aurait pas aimé que sa fille soit de ce genre-là. Quoi qu'il en soit les repas de famille semblait être toujours pareil. Ma mère ne manquait pas une occasion pour me faire remarquer que ma carrière de chanteuse n'avait toujours pas décollé. Tout comme le fait que je n'ai toujours pas de copains.

« Allez s’il te plaît Nolan, il faut que tu fasses ça pour moi, elle ne va jamais me lâcher sinon ! » Nous étions chez Nolan, j’avais à présent 24 ans et ma mère ne m’avait toujours pas lâchée pour ce qui concernait ma relation avec les hommes. Elle continuait de me répéter que je devais absolument me trouver quelqu’un. J’avais compris que le seul moyen pour qu’elle me laisse tranquille sur ce sujet, c’était en lui présentant quelqu’un et c’était comme ça que j’avais pensé à Nolan. C’est mon meilleur ami et ma mère m’a souvent fait remarquer que lui et moi on formerait un très beau couple. C’était donc le coup parfait, elle serait toute heureuse de voir que j’ai quelqu’un, mais en plus de savoir qu’elle avait raison concernant Nolan et moi. Maintenant le problème c’était de le convaincre lui de jouer le jeu avec moi. « Non mais le jour où tu rencontreras vraiment quelqu’un on va faire comment ? » « On trouvera quelque chose sur le moment ! S’il te plaît ! Tu auras juste à venir avec moi à un repas chez eux, tu les connais déjà et ils t’adorent, ça va passer comme une lettre à la poste. On racontera quelques petits trucs de couple et puis voilà, même pas besoin d’échanger un baiser ou je ne sais quoi ! Ils vont y croire c’est certain ! » Nolan fit alors mine de réfléchir, je ne me doutais pas de ce que cela représentait pour lui, je ne me doutais pas de ses sentiments à mon égard et à quel point ce serait difficile de prétendre qu’il est mon copain alors que c’est exactement ce qu’il veut. Pour moi je pensais simplement à lui parce qu’il est mon meilleur amie et ça s’arrêtait là. « Bon d’accord, mais pas de baiser et tu me dois un souper après ça pour la peine ! Et on fait ça une seule fois, je ne veux pas après qu’il y ait des repas avec ta famille toutes les semaines ! » Je me mis alors à sauter de joie et je m’approchais ensuite de lui pour lui sauter au cou, déposant un baiser sur sa joue. « Merci beaucoup Nolan, tu me sauves la vie ! Il n’y a aucun problème pour le repas et t’en fais pas, ce ne sera qu’une seule fois, je n'ai pas envie de voir mes parents plus que ça moi non plus. » Nolan afficha un petit sourire. « C’est bien parce que c’est toi que je fais ça, le reste je te laisse gérer, je ne veux pas avoir des téléphones tous les quarts d’heure ou je ne sais pas quoi ! » Je n’écoutais que d’une oreille ce qu’était en train de me dire Nolan, j’étais beaucoup trop contente pour me concentrer sur quoi que ce soit. J’allais pouvoir enfin présenter quelqu’un à ma mère, lui montrer que je peux me trouver quelqu’un. Elle aurait au moins un sujet où elle ne pourrait plus m'embêter. Je n’étais pas allée chercher très loin, mais je savais que ça suffirait amplement car ma mère a toujours beaucoup aimé Nolan et son côté amusant. Et puis comme je le disais, elle a toujours pensé que nous allions finir ensemble alors c’était la personne rêvée pour ce rôle. Je voyais déjà son sourire ébloui lorsque je lui dirais que Nolan est l’homme avec qui je sors. « Le repas aura lieu dans un ou deux mois je pense, je te redirais la date exacte. D’ici là on préparera quelques petites histoires à raconter à ma mère et ce sera parfait. » « Oui comme tu dis… »

Deux mois après que j’aie réussi à convaincre Nolan de jouer le rôle de mon petit copain, on se dirigeait vers la maison de mes parents pour passer ce fameux repas. Ma mère ne savait pas encore que c’était Nolan que j’allais lui présenter, j’avais dit que je souhaitais garder la surprise et j’étais persuadée que ma mère se demandait toujours si je n’allais pas lui ramener une fille. En arrivant devant la porte d’entrée, je me sentais tout de même un peu stressée. J’essayais de respirer profondément et Nolan attrapa ma main. Je levais alors mon regard vers lui, un peu étonnée par ce geste alors qu’il arquait un sourcil. « Bah on est censé être un couple non ? Faut bien que ça paraisse vrai ! » Nolan avait tout à fait raison, mais je crois que pendant quelques secondes j’avais oublié mon véritable rôle dans cette histoire. J’hochais doucement de la tête alors que la porte d’entrée s’ouvrit. C’était mon père qui était là, un immense sourire s’étira sur son visage. « On se passera de vos commentaires ! » marmonnais-je tout en entrant dans la maison aux côtés de Nolan. « Bonjour Monsieur Hawkins ! » Mon père serra la main de Nolan et on se dirigea dans le salon où se trouvait ma mère qui poussa un petit cri en voyant Nolan à mes côtés. « Ah depuis le temps que je vous le dis que vous allez finir ensemble. Vous êtes vraiment adorable tous les deux, je suis vraiment contente pour vous ! » Nolan ne cessait de sourire et moi aussi, je serrais sa main tout en levant doucement mon regard vers lui et en murmurant entre mes lèvres. « Merci de jouer le jeu ! » Il s’approcha de mon oreille et me chuchota. « De rien, c’est assez amusant et t’as entendu, on est adorable ! » Il laissa échapper un petit rire et déposa un baiser sur ma joue. Je sentis mes joues s’embraser, mais je décidais de ne pas y faire attention. Mais Nolan l’avait remarqué et il me dit avec un sourire. « T’es sacrément mignonne quand tu rougis ! » Je levais les yeux vers lui, il me souriait et je décidais de ne rien répondre, aussi étonnant que cela puisse paraître Nolan jouait parfaitement bien le rôle du petit copain. Il le jouait même peut-être un peu trop bien. La suite se déroula parfaitement bien, durant le repas on racontait nos petites histoires, nos petites anecdotes sur l’un et sur l’autre. Ma mère rigolait et ne cessait de dire qu’elle a toujours su que nous finirions ensemble tous les deux. C’était exactement comme je l’avais pensé, ma mère était aux anges et il n’avait besoin de faire aucun effort pour que ça marche. Le dessert terminé, tout le monde se déplaça au salon. Alors que ma mère continuait à nous faire des compliments, Nolan me tenait par la taille. « Oui Millie est vraiment parfaite, je pense aussi qu’on s’est très bien trouvé ! » Je ne cessais de sourire, impressionnée par les talents de mon meilleur ami qui finit par me regarder droit dans les yeux avec un immense sourire. Ma mère nous observait et je finis par comprendre qu’elle n’attendait qu’une seule chose : qu’on s’embrasse. C’était l’occasion, je m’approchais de lui et l’embrassais sur ses douces lèvres. Je pensais au départ que ce ne serait qu’un simple baiser, mais Nolan me retenait derrière la nuque et sans même m’en rendre compte je me laissais emporter par ce baiser. Ma mère ne regardait déjà plus, elle avait eu ce qu’elle voulait et elle discutait à présent avec mon père. Je lui fis alors comprendre qu’il était temps pour nous d’y aller. En sortant de la maison je me tournais vers Nolan. « Ok, c’était quoi ce baiser ? » Il fronça les sourcils. « Il me semble que c’est toi qui t’es approchée de moi et il fallait bien que ta mère y croit non ? » Je décidais de ne pas m’éterniser sur le sujet, mais sans même m’en rendre compte, je n’arrêtais pas de penser à ce baiser… A l’effet qu’il a eu sur moi.

C’était mon anniversaire. Je fêtais mes 27 ans. J’étais aux anges, je travaillais toujours comme femme de ménage pour la famille Blake et je n’avais vraiment pas de quoi me plaindre, ma vie semblait parfaite au détail près que je n'étais toujours pas chanteuse. Mes parents étaient arrivés les premiers, ma mère était toujours aussi contente de savoir que j'avais trouvé quelqu'un, mais à présent elle ne cessait de me dire que je devrais trouver un travail mieux que femme de ménage. Il est clair que pour mes parents qui travaillent tous les deux dans des domaines bien payés, le métier de femme de ménage leur semblait plutôt dégradant. Ce qui n'était pas mon cas. J'arrivais à vivre, c'était le plus important et puis je gardais toujours dans un coin le désir de faire carrière, enfin ! « Nolan n’est pas encore arrivé ? Tout se passe bien entre vous deux n’est-ce pas ? » Je n’avais absolument pas le temps de discuter de ça avec ma mère car des invités arrivaient, mais bien évidemment il fallut qu’à ce moment précis Nolan fasse également son entrée. « Ah bah tu vois, il est là ! » Je m’approchais de lui pour le prendre dans mes bras et lui glisser dans l’oreille. « On est ensemble, tu te souviens ? » Un sourire s’étira sur le visage du jeune homme qui s’approcha de ma mère pour lui faire la bise et elle nous laissa ensuite tranquille. Nolan se retourna alors vers moi, un sourire charmeur accroché aux lèvres. « En fait tu ne peux plus te passer de moi, t’es folle de moi et c’est la meilleure solution que t’as trouvé pour être près de moi ! » Je savais que je risquais de rougir et je faisais de mon mieux pour me contenir. Ce que disait Nolan était totalement faux, ou du moins en partie ! Car il était bien vrai que je commençais à devenir folle de lui, mais je ne pouvais pas le lui dire, je ne voulais pas gâcher notre amitié. « Oui bien sûr Nolan, dans tes rêves ! Pour le moment il faut qu’on continue de faire semblant de toute façon, parce que je n’ai pas trouvé chaussure à mon pied. » Je lui fis un clin d’œil tout en pensant qu’en réalité j’avais trouvé chaussure à mon pied, mais que je n’osais simplement pas le lui dire. « Oh mais je ne me fais pas trop de souci pour toi de ce côté-là Millie, je suis sûr que tu finiras par trouver ton homme parfait. » Je rougis légèrement tout en hochant la tête. Ouais, il fallait juste que j’aie le cran de lui dire ce que je ressens, mais ce n’était vraiment pas aussi évident que je n’aurais pu l’imaginer. Ma mère regarda à nouveau dans notre direction un immense sourire aux lèvres et je me glissais dans les bras de mon meilleur ami. « Allez on va jouer le couple heureux toute la soirée autant faire les choses comme il faut ! » J’approchais mon visage du sien pour lui voler un baiser. Le deuxième. L’effet fut exactement le même que la première fois. J’écartais mon visage du sien et j’affichais un mince sourire. J’en voulais encore, mais si je recommençais je savais que Nolan allait commencer à se poser des questions. « Je ne suis pas sûr que ce soit vraiment nécessaire de s’embrasser comme ça. On peut très bien être un couple qui ne s’embrasse pas en public tu sais ? » Nolan ne semblait pas avoir apprécié le baiser comme la première fois. Apparemment ça l’énervait même légèrement. Je ne comprenais pas vraiment son comportement, loin de me douter que ça lui faisait du mal de m’embrasser sans pour autant être vraiment mon petit copain. Si seulement j’avais pu savoir plus vite.. « Heu.. Oui c’est vrai on… On peut faire comme ça. » J’étais vraiment déstabilisée par ce soudain retournement de situation et je tournais les talons pour aller vers mes amis.

Cela faisait maintenant un petit moment que mon anniversaire était passé et depuis je n’avais plus vraiment eu l’occasion de parler avec Nolan. En fait, j’avais comme l’impression qu’il cherchait à me voir le moins possible. Je ne comprenais vraiment plus rien, je ne pensais pas que ça allait autant le vexer que je l’embrasse et je commençais à  me demander s’il n’en avait pas un peu marre de moi et de mon idée complètement farfelue de le faire passer pour mon petit copain auprès de ma mère. Bientôt elle allait commencer à me demander si nous ne pensions pas bientôt former une petite famille ou je ne sais pas. Cela faisait longtemps que je l’avais présenté à ma mère, donc pour elle cela voulait dire que les choses devraient bientôt évoluer. Mon plan risquait de tomber à l’eau un jour ou l’autre. Mais au final ce n’était pas ça qui m’inquiétait le plus, non ce qui m’inquiétait c’était sa réaction lors de mon anniversaire et le silence qu’il y avait depuis. Est-ce que je devais lui écrire ? Essayer de lui parler ? « Je ne sais pas trop Millie, il n’a pas l’air d’être tellement dans son assiette ces jours et il refuse de m’expliquer ce qu’il se passe ! Mais je ne pense pas que ce soit de ta faute, il doit être dans une mauvaise passe ça va vite changer tu verras ! » Mais je n’étais pas aussi convaincue que ma meilleure amie qui savait bien évidemment à présent tout ce qu’il se passait entre Nolan et moi et mes sentiments à son égard. Elle essayait de me réconforter au mieux. « Oui t’as peut-être raison, mais tu crois que je devrais essayer de l’appeler peut-être ? De lui proposer d’aller boire un verre ? » Ma meilleure amie haussa alors les épaules. « Oui pourquoi pas, mais je pense que tu devrais te décider à lui avouer la vérité surtout ! » Je levais alors les yeux vers elle, je savais très bien qu’elle avait raison et que c’était ce que je devrais faire, mais c’était beaucoup plus difficile qu’on ne pourrait l’imaginer. J’avais beaucoup trop peur de ce qu’il pourrait me répondre ! Après tout on ne sait jamais ! Lui me voit certainement que comme une amie et encore une fois je ne voulais pas gâcher cette amitié. « Oui je sais, mais je n’ose pas ! Je ne veux pas que les choses deviennent encore plus compliquées entre nous ! » Oui parce que je partais vraiment du principe que Nolan n’allait jamais me dire qu’il a également des sentiments pour moi. « Ce ne sera pas forcément le cas ! S’il est aussi intéressé par toi tout se passera super bien ! Dans tous les cas essayes d’aller boire un verre avec et de comprendre ce qui lui arrive ! Peut-être qu’il acceptera de t’en parler. » Ma meilleure amie avait tout à fait raison et voilà où j’en étais aujourd’hui ! Toujours femme de ménage, sauf que cette fois-ci je travaillais pour le fils de la famille Blake, j'étais également sans copain et complètement perdue ! J’avais beaucoup trop peur d’avouer mes véritables sentiments et en même temps je savais déjà que je n’aurais pas d’autres choix que de le faire un jour ou l’autre. C’était le bordel dans ma vie, mais Maggie avait raison il fallait que je sache ce qui le rend aussi mal. J’avais tellement peur que les choses soient de ma faute en plus ! Je ne voulais en tout cas pas le mettre dans un état pareil. Mais il serait peut-être effectivement temps pour moi de lui dire ce que je ressens et d’arrêter de faire semblant.