Me, myself and I {ft. Abigail

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Assis sur ma terrasse, sirotant un verre de whisky, j’espérais que tout allait bien se passer pendant cette soirée. J’étais presque dégoûté de pas y assister, ça m’apprendra à faire le con et à me faire trop remarquer. Car ce soir une fête était donnée à la résidence Storm, à quelques rues de chez moi. Heureusement que je n’entendais aucun bruit, car sinon j’aurais été capable de débarquer, mais il fallait que je me la joue discret ces jours. C’est pour ça qu’à la place j’avais envoyé une jeune recrue. Au pire, s’il ratait son coup, il aura passé une bonne soirée. Un bleu. Voilà ce que c’était, un jeune homme d’à peine vingt ans, tout droit sorti de l’école de police, désireux de faire ses preuves. Un beau jeune homme, grand, mince, noiraud. Assez beau gosse dans son genre. Il avait pour mission de surveiller les gens présents à la fête, et surtout la propriétaire des lieux. Il se tramait quelque chose de louche de son côté, et me connaissant, je ne pouvais donc pas aller enquêter discrètement durant une de ses fêtes. Elle se douterait de quelque chose et jouerait la comédie de A à Z. Il y a quelques temps, j’avais arrêté son mari, qui est maintenant devenu son ex, pour avoir été à la tête d’un cartel de drogue. On le soupçonnait pour autre chose aussi mais nous n’avions trouvé aucune preuve à l’époque et c’est donc pour cela que je faisais surveiller Madame Storm. Surtout que ces derniers temps j’avais vu qu’il y avait beaucoup d’allées et venues chez elle. Surtout de jeunes filles. Et ravissantes. Il y avait anguille sous roche.

J’étais donc tranquillement assis sur ma terrasse, profitant quand même de ma soirée. Du silence. De la solitude. Ma gouvernante devait bien être quelque part mais je ne savais pas où. Certainement dans son aile réservée rien que pour elle. Bon, je m’en foutais un peu aussi, surtout que je lui avais gentiment demandé si elle pouvait me laisser tout seul ce soir. Ce qu’elle avait évidemment accepté. Sachant que j’allais me retrouver tout seul, j’avais appelé une de mes connaissances cet après-midi pour qu’elle vienne passer la soirée en ma compagnie. Elle avait d’ailleurs déjà dix minutes de retard. Ce n’est qu’une fois que j’avais fini mon whisky et que j’allais me reservir, que j’entendis quelqu’un sonner à la porte. Ha ça devrait elle être. J’allais lui ouvrir, souriant et je l’invitais à entrer. Nous passâmes le reste de la soirée affalés sur un des canapés dans mon salon principal. Refaisant en quelques sorte le monde. Je n’écoutais qu’à moitié, car elle passait tout son temps à blablater sur tout et rien et surtout à se plaindre. Je ne supportais juste pas cette partie de son caractère. Heureusement que c’était un bon coup et qu’elle avait ce qu’il fallait ou il fallait.

La soirée commençait gentiment à se chauffer et à dégénérer quand j’entendis de nouveau quelqu’un sonner à la porte. Couché sur la jeune femme, je me relevais, à moitié dénudé. Il ne me restait plus que mon pantalon. Arquant un sourcil, je regardais l’heure, il était presque deux heures du matin. Je me demandais qui cela pouvait bien être qui venait m’emmerder à cette heure-ci. Certainement des gamins qui se croyaient malins et qui faisaient chier tout le quartier. Mais étant donné que la personne qui attendait dehors insistait à sonner, je me décidais d’aller quand même vérifier. C’était peut-être une urgence. Va savoir. Ne prenant même pas le temps de m’habiller, je jetai les habits de Rachel lui ordonnant de se rhabiller et je partis ouvrir, sans même vérifier qui c’était, en reboutonnant quand même mon pantalon au passage. Qu’elle ne fut pas ma surprise de voir Madame Storm sur le pas de ma porte. Je fronçais un sourcil me passant une main dans les cheveux. « Madame Storm, quel plaisir de vous voir ! », raillai-je. Sans lui laisser le temps de lui répondre, je rajoutais « Vous passerez le bonjour à votre ex la prochaine fois que vous irez le voir ? ». Un sourire se dessina au coin de mes lèvres.
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Dès que j’ouvris la porte je ne fus qu’à moitié surpris de trouver Storm devant mon palier. Un sourire narquois se dessina sur mes lèvres. Quel joie de la voir là. Je plantais mon regard dans le sien, lui lançant une petite pique au passage et écoutant attentivement la raison de sa venue, même si je pensais savoir pourquoi elle était là. Le bleu avait certainement dû se faire griller. Quel boulet celui-là. Ils veulent tellement bien faire qu’ils se font repérer en moins de deux. J’étais sûr que si j’avais été à sa place, même si elle me connaissait, je ne me serais pas fait voir aussi rapidement que lui. Fallait que je lui dise quelques mots à ce jeune. Et il aurait très bien pu m’avertir ou passer me voir, pour que je me prépare à devoir affronter la jeune femme, qui était maintenant en face de moi. Je réfléchis un petit moment avant de lui répondre, me grattant le menton. « Vous excuser ? Vu votre tête je doute de vos vraies intentions. Si au moins vous auriez dit que vous étiez là pour mon magnifique corps, je vous aurez peut-être cru ». Entendant du bruit dans le salon, je tournais la tête dans cette direction mais je ne vis personne. Apparemment Rachel n’avait toujours pas filé par la deuxième porte. Mon regard s’assombrit instantanément. « Rachel dehors ! C’est fini pour ce soir ! », criais-je dans sa direction avant de reporter mon attention sur Abigail. « Bon, revenons à nos moutons ». Pour passer le temps et étant donné que j’étais sûr que ça allait me prendre des plombes, j’allais chercher le paquet de cigarette posé sur un meuble à l’entrée que je m’empressais d’allumer. « Une soirée ? Je n’étais même pas au courant », je levai les yeux au ciel secouant la tête. « Vous êtes pitoyable d’imaginer une chose pareille. Si j’avais entendu parler de votre soirée, invitation ou non, je me serais invité tout seul. Sans votre accord. Je n’ai nullement besoin d’envoyer quelqu’un à ma place ». J’inspirais sur ma cigarette, essayant de garder mon calme. « Pourquoi toutes ces questions ? Vous avez quelque chose à vous reprocher? » Un sourire mauvais s'afficha sur mon visage.

Un nouveau bruit retentit dans la maison, je me tournais de nouveau. « Rachel putain, dégage ! ». Cette fois-ci cinq minutes suffirent pour que je la voie débouler dans le couloir, les yeux bouffis, rouges, en larmes, me jetant un regard meurtrier en passant devant moi avant de s’élancer dans la ruelle. Enfin. Une chose de fait. Même si la soirée ne s’était pas vraiment finie comme je l’avais prévue. Tout ça à cause de cette folle dingue se trouvant devant ma porte. Inspirant sur ma cigarette, je plantai de nouveau mon regard dans les yeux, un sourire narquois se dessinant sur mes lèvres. « C’est bon ? Vous avez fini de faire votre caca nerveux là ? ». Tirant une dernière fois sur ma cigarette, je l’écrasais dans le cendrier prévu à cet effet. Je commençais à me tourner, refermant légèrement la porte « Bonne soirée alors ».
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L’entrevue sur le pas de ma porte prenant un peu plus de temps que prévu, j’appuyais mon bras sur l’encadrement de la porte,  plantant mon regard dans le sien. Ecoutant ce qu’elle avait à me dire. Je ne relevai pas son commentaire concernant mon corps. Je l’avais un peu cherché mais je voyais très bien qu’elle n’en pensait pas moins. Malgré le fait qu’elle avait été discrète, je vis bien que son regard se posa un moment sur mon torse avant de revenir à mon visage. Je n’étais pas là ou j’en étais maintenant dans ma carrière sans rien. J’avais tendance à tout remarquer, même les expressions les plus minimes. J’avais tout simplement ce don, et son regard ne m’échappa pas. Un sourire se dessina sur mes lèvres en simple réponse. D’ailleurs le rire qui suivit sa réponse ne m’affecta même pas. Je connaissais l’effet que je produisais sur les femmes, et ce n’est pas parce qu’une sur plusieurs se mettait à rire que cela m’atteindre. Y en a pleins d’autres qui auraient voulu être à sa place, en ce moment même. Revenant dans le monde réel, je l’écoutais de nouveau parlé de ce fameux flic qui s’était incrusté dans ma soirée. Il allait passé un mauvais quart d’heure à mon retour au bureau le lendemain. Comment pouvait-on être autant con et faire griller sa couverture ? Ce n’était quand même pas bien compliqué de se faire passer pour un client, ou être tout simplement intéressée à une filles. Chose normale chez tout homme normalement constitué. A moins qu’il soit gay. Je soupirais pour moi-même. Ca s’annonçait pas bien tout ça et fallait que j’arrive à la convaincre que je n’y étais strictement pour rien là-dedans, même si, la connaissant, depuis l’incarcération de son mari, elle se méfiait de moi et ne m’appréciait guère. Alors que … encore là je n’y étais pour rien. Si son mari s’était tenu à carreaux et n’aurait pas dirigé un cartel de drogue, il serait toujours avec elle et non derrière les barreaux. « Et alors ? Un flic se pointe chez vous et direct vous penser à moi ? » Je voulais rajouter autre chose, juste pour la forme, faire un commentaire sarcastique de nouveau sur ma personne, mais je me retins juste à temps. Ca risquait d’envenimer encore plus la situation. Je serai momentanément les poings, pour prendre sur moi. Je ne supportais pas les gens qui viennent sonner chez moi en milieu de nuit pour m’accuser ouvertement de quelque chose que je n’avais pas fait et sans aucune preuve. « J’en déduis donc par-là, que vous pensez que c’est moi qui l’a envoyé ? Je ne savais même pas que vous aviez organisé une fête et à ce que je sache, tout le monde est libre de faire ce qu’il veut non ? Ce n’est pas mon problème si un flic s’est pointé chez vous. Je m’excuse si votre soirée a été gâchée à cause de ça, mais comme je vous l’ai déjà dit avant, je n’y suis pour rien ». Je secouais la tête. Tout cela me dépassait. Surtout que je l’avais laissé tranquille depuis longtemps. Je pouvais comprendre qu’elle pouvait m’en vouloir pour son mari, mais le reste ? « Peut-être que d’autres services de police s’intéressent à vous ? Que sais-je moi ».


J’étais sur le point de refermer la porte quand la jeune fille en décida autrement, en plaquant sa main sur l’encadrement de la porte. Soupirant, je la rouvris, lui lançant un regard noir. Apparemment elle avait décidé de pourrir ma soirée. Il ne manquait plus que ça. Ô joie. Je plantais de nouveau mon regard dans le sien, politesse oblige. « Cela ne vous regarde pas si je suis seul ou non. Mais faites comme vous voulez. De toute façon vous n’avez pas l’air de vouloir partir, entrez seulement » Je me poussais sur le côté, ouvrit en grand la porte et lui fis signe de rentrer. Dès que ce fait, je refermai derrière moi, à clé, on n’est jamais assez sûr, et je la devançais, me dirigeant vers le salon, sans dire un mot.  En voyant mon t-shirt traîner par terre, je grimaçais et je me dirigeais vers celui-ci et je l’enfilai. Je me tournais vers la jeune fille, qui se tenait à l’entrée du salon et je lui montrais les fauteuils. « Installez-vous seulement ». Je l’aurais bien installé à la cuisine, pour bien lui faire comprendre que je ne voulais pas qu’elle reste trop longtemps, mais ma bonne éducation lui avait proposé le salon. Et qui sait ? Peut-être qu’au bout d’un moment, réussissant à la mettre à l’aise, elle crachera le morceau. Je me dirigeais vers le bar, sorti deux verres en cristal, que je remplis avec un délicieux whisky. Je m’approchais d’elle, restant debout, je lui tendis son verre. « Voilà pour vous. Du whisky ». Je me dirigeais ensuite vers la fenêtre, l’ouvrant, pour aérer la pièce. Je m’allumais ensuite une cigarette avant de croiser les bras sur mon torse et de reporter mon attention sur Abigail. « Bon, si vous en veniez au fait maintenant ? »