i should've worshipped her sooner (rea)

WHEN MY TIME COMES AROUND, LAY ME GENTLY IN THE COLD DARK EARTH. NO GRAVE CAN HOLD MY BODY DOWN. I'LL CRAWL HOME TO HER.

Lorsqu’Aiden entendit la clé tourner dans la serrure de la porte d’entrée, il ne put réfréner les battements erratiques de son cœur inconscient. Peu importait le temps qu’il avait pu passer avec Reaghan, ces années de vie commune n’avaient su altérer le brasier ardent qu’elle faisait naître au sein de son âme. Depuis toujours, la brune avait une emprise sur lui qu’il ne pouvait comprendre. Comme un aimant l’attirant inlassablement vers cette moitié de lui dans laquelle il voulait s’oublier, se fondre pour ne faire qu’un avec la moitié de lui qu’il aimait le plus. Les années passaient et pourtant, comme un adolescent en plein émoi, il n’arrivait à retenir le flot d’émotions s’agitant en son sein. S’observant dans une vitre de la baie vitrée, le Wellington défroissa le col de sa chemise avant de se diriger vers l’entrée. Il aurait pu s’offusquer du léger retard de Rea, se plaindre que cette soirée était la leur et qu’il refusait de perdre un seul instant qui lui était réservé en faveur de son boulot qu’elle pourrait reléguer à d’autres. Comme c’était souvent le cas à cause de sa fonction de PDG de leur entreprise, Reaghan était légèrement en retard à la maison. Aiden ne lui en tenait pourtant jamais rigueur, conscient de ce que signifiait leur société à ses yeux. Il était surtout serein à l’idée qu’elle ferait toujours passer ce qui compte véritablement en premier. Ainsi, l’attendre quelques minutes, une heure même, ne paraît pas cher payer. Il l’aurait attendu toute une vie s’il l’avait fallu.
Un léger sourire aux lèvres, l’homme au cœur d’enfant n’était pas peu fier d’avoir préparé le repas de ce soir. Cette nouvelle passion temporaire qu’il avait été plutôt utile maintenant qu’il était capable de cuir un repas sans manquer de mettre le feu à la maison. S’arrêtant dans le hall d’entrée, l’amoureux transi observa sa femme poser ses affaires avant d’entreprendre de retirer cette veste d’été qu’il aimait tant dans sa garde-robe. Conservant un silence presque religieux, le brun s’approcha de sa compagne avec toute sa discrétion possible tel un prédateur prêt à fondre sur sa proie. Une fois assez proche de la belle, il enroula ses bras autour de la taille de Rea avant de la serrer contre lui. Embrassant la base de sa mâchoire avant de remonter jusqu’à son oreille il souffla : « J’espère que tu as eu une bonne journée au travail, mais ce soir tu es à moi. » Un sourire carnassier aux lèvres, il desserra son emprise sur sa taille afin qu’elle puisse lui faire face. « J’ai cuisiné le repas de ce soir, donc j’espère bien recevoir une récompense pour mes efforts. »

Aiden & Reaghan

Il n'y a pas meilleur sentiment que de se savoir attendu, et qui plus est quand la personne qui vous attend est la plus importante à vos yeux. Alors Rea en joue, sans doute un peu trop, mais ça rend les retrouvailles toujours plus...excitantes. La douce odeur lui arrive aux narines bien avant qu'elle franchise le seuil de sa porte. Elle peut ajouter cuisinier au curriculum vitae de sa tendre moitié. Décidément, il est parfait, ce n'est pas qu'elle en doutait, mais c'est toujours bon d'être réconforté dans ses choix de vies. Ça fait du bien d'être à la maison, pense-t-elle en retirant sa veste. Élément inutile en cette saison, mais tellement chic. Une femme d'affaire sans veste, c'est comme un homme sans quéquette, inutile ! Oui, chic, enfin sauf quand elle ouvre la bouche, car elle reste avant tout une banlieusarde à l'accent horrible et au vocabulaire horrible. Elle sursaute en sentant les bras de son époux s'enrouler autour de sa taille. Rea se laisse faire, elle aime lui laisser le dessus, en tout cas, le lui laisser croire. Elle se mord la lèvre en sentant les lèvres d'Aiden se poser sur sa peau puis s'approcher de son oreille. Ses mains parfaitement manucurés caressent les bras de son époux, puis elles glissent doucement avec le fessier de ce dernier. Ils agissent encore comme de jeunes mariés, en réalité, leur relation n'a jamais vraiment quitté ce stade. Les Wellington ont la chance de ne pas connaître la fameuse routine quotidienne, ils sont bien trop parfaits pour ça. Le souffle chaud d'Aiden dans son cou la fit frissonner. Frissonner d'amour, de passion, de désir pour cet homme merveilleux. Elle acquiesce en silence, un sourire immense illumine son visage bien trop froid depuis leur arrivée à Miami. Rea profite de la première seconde où son étreinte se desserre pour se tourner. Bien qu'elle aime sentir son corps entier se tenir derrière elle, rien ne vaut son doux visage. « Vraiment ? » Elle passe ses bras autour du cou de son compagnon. « Vous êtes un homme parfait, monsieur Wellington ! Votre femme est extrêmement chanceuse. » Un baiser comme ponctuation de fin de phrase. Sa main passe dans les cheveux d'Aiden, elle aime être dans ses bras autant qu'un enfant aime recevoir un cadeau. Aiden est son cadeau, le cadeau que lui a fait la vie afin de ne pas devenir folle. Sans lui, elle ne serait rien, sans doute vendeuse dans un fast-food jusqu'à la fin de sa vie, voir pire. « Alors, tu parlais d'une récompense ? » Elle dépose un baiser dans son cou alors qu'une de ses mains descend le long de son torse. « Ça tombe bien, je suis affamée.» Sa main s'arrête sur le bouton, elle reste quelques secondes ainsi, à torturer Aiden. Elle approche ses lèvres d'une des oreilles de son époux. « Tu ne fais vraiment rien sans arrière pensée. » Elle se recule, joueuse et victorieuse, pour le moment. Un clin d’œil, le jeu vient de commencer. Elle attrape son sac qu'elle avait posé sur un guéridon en rentrant, puis elle disparaît à toute vitesse dans la cuisine. Abandonnant ses talons dans la course, elle sait qu'Aiden ne tardera pas à la rattraper. Ses rires envahissent le rez-de-chaussé de leur demeure. Elle n'est jamais autant heureuse qu'avec lui. Son dos se plaque contre le mur de la cuisine, alors qu'elle dépose son sac sur le plan de travail. Sa main droite détache ses cheveux qui tombent en cascades ondulées sur ses épaules. Pour une fois, elle a été la plus rapide, elle attend, les secondes lui paraissent longues. Elle sent son désir grandir dans son corps. «Tu nous as fait quoi de bon pour ce soir ? » Sa voix rieuse résonne. Elle attend son cuisinier avec grande impatience.

WHEN MY TIME COMES AROUND, LAY ME GENTLY IN THE COLD DARK EARTH. NO GRAVE CAN HOLD MY BODY DOWN. I'LL CRAWL HOME TO HER.

Aiden était irrémédiablement amoureux. La sentence était sans appel, pourtant, même en connaissant cette dernière il lui arrivait d’être frappé par cet éclair de lucidité. Après tant d’années passées ensemble et un mariage, ça pouvait paraître idiot de voir les choses sous cet angle. Pourtant, observant sa moitié d’un regard avide, cette pensée le frappait sans raison. Il était amoureux de la jeune femme au réveil, lorsque les yeux embrumés de Rea se posait sur lui offrant une porte ouverte sur les profondeurs de son âme. Il se sentait encore plus amoureux lorsqu’elle accomplissait une tâche de leur vie quotidienne, ses yeux emprunts d’une tendresse débordante. Son amour lui semblait sans limite lorsque la malice se peignait sur les traits de sa femme et que son sourire divin lui fasse chavirer le cœur. Il était éperdu d’elle lorsque le désir illuminait ses prunelles et que la détermination se lisait sur ses traits. Mais, là où il se sentait vraiment fichu c’était lorsqu’elle lui tenait tête, agissant comme la femme forte et pleine de ressource qu’il aimait. A la sentir là, au creux de ses bras, se laisser aller naturellement à l’étreinte, Aiden se savait énormément chanceux. Il était tombé sur la belle personne, la seule capable d’assembler les pièces de son puzzle, donner du sens à son existence. Lorsque Reaghan lui fait face, il ne saurait réprimer le sourire béat qui étire ses lèvres. Ses yeux caressent les courbes du visage de la belle alors que les bras de cette dernière passent autour de sa nuque. Prisonnier volontaire des bras de son épouse, il ne peut s’empêcher de se mordiller la lèvre en observant les lèvres de sa moitié bouger. « Vous êtes un homme parfait, monsieur Wellington ! Votre femme est extrêmement chanceuse. » Ouvrant la bouche prêt à lui répondre comme le mari totalement sous son charme qu’il était, seule les lèvres de la jeune femme sont capables de le couper dans son élan. Répondant à son baiser avec une douceur précautionneuse, ses mains s’agrippèrent fermement à ses hanches alors qu’il se retenait de la plaquer contre un mur, de lui montrer ce que ça faisait d’être vénérer des pieds à la tête. Un goût de trop peu sur la langue, il ne pouvait s’empêcher de contempler celle qui était sienne cette pointe d’envie intarissable consumant ses veines. « Alors, tu parlais d'une récompense ? » Hochant la tête pour acquiescer à sa question, lorsque les lèvres de Rea se posèrent dans son cou il se laissa entièrement faire. Pantin entièrement désarticulé qui ne demandait qu’à être façonné par les mains expertes de la jeune femme. Mains dont l’une glissaient sur le torse du brun dont la peau sous sa chemise s’enflammait à se contact séducteur. « Le travail en cuisine est éreintant et tout travail mérite rémunération... » Souffla-t-il d’une voix légèrement devenue rauque et embrumée par le désir qu’il ressentait à cet instant. « Ça tombe bien, je suis affamée.» L’inspiration qu’il était en train de prendre se bloqua dans sa gorge alors que les doigts de Reaghan s’étaient arrêtés sur le bouton de son jeans. Son regard planté dans celui de sa moitié, il était terriblement conscient d’à quel point il était vulnérable sous les doigts de celle-ci. Il suffisait à la jeune femme d’une caresse et quelques paroles pour qu’il s’abandonne entièrement à elle, sans poser de question, sans craindre ce qu’elle s’apprêtait à faire de lui. Au contraire, il était plus qu’heureux de s’abandonner à elle pour être son jouet. Lorsqu’elle s’approcha de lui, les lèvres de la brune pas assez proche à son goût Aiden fait de son mieux pour ne pas couper court à cette torture délicieuse qu’elle lui faisait subir. Le souffle chaud s’échappant de ses lèvres est une caresse embrasant tout sur son passage avant qu’elle ne lui murmure quelques mots. « Tu ne fais vraiment rien sans arrière pensée. » Un sourire amusé vint étirer les lèvres du Wellington conscient que Rea s’était montrée particulièrement aisée à convaincre ce soir-là. La regardant se dérober à son emprise avec un clin d’œil amusé, il la voit disparaître en un instant laissant sur son passage les éclats de rires d’une femme heureuse. Ce soir-là il n’avait pas envie de courir. Non, ce soir-là il avait envie de l’avoir à l’usure, s’approcher d’un pas lent et impétueux alors que son désir deviendrait insatiable. « Ne fais pas comme si tu n’aimais pas mes arrière-pensées. » Souffla t-il assez fort pour qu’elle puisse l’entendre. Désireux de la faire languir, il passa par la salle à manger afin de leur servir deux verres de vins pour finalement se diriger vers la cuisine. «Tu nous as fait quoi de bon pour ce soir ? » Les deux verres en main, Aiden s’approcha de sa compagne avant d’en déposer un sur le plan de travail à sa droite. Buvant une gorgée de son verre, il attrapa une mèche de ses cheveux entre ses doigts, approchant ridiculeusement près son visage de celui de Rea, sentant la respiration de cette dernière frôle ses lèvres, avant de dire : « J’aime bien quand tes cheveux sont lachés. » L’observant plus longuement que nécessaire, il ne chercha pas à réduire plus encore la distance les séparant pendant de longue seconde. Ensuite, sans raison apparente, il s’approcha de la cuisinière pour retirer le couvercle de la marmite qui continuait à chauffer à feu doux afin qu’elle puisse observer sa préparation. D’une voix enjouée, il lui présenta fièrement son plat comme s’il ne s’amusait pas d’elle autant qu’elle se jouait de lui. « Un poulet Tikka Massala.

Aiden & Reaghan

Aiden et Reaghan ne sont pas ce qu'on peut appeler un couple idéal, enfin quand on se base sur l'image de couple parfait véhiculée par cette société un peu trop coincée du cul. Pourtant ils n'ont jamais trouvé un amour dans les centaines de films et les multitudes de livres arrivant à la cheville du leur. Oui, Aiden et Reaghan sont supérieurs dans tous les domaines et encore plus quand ça concerne leurs sentiments. Elle sourit à sa réflexion, impatiente de le voir arriver. Il sait parfaitement aller contre les envies de son épouse, ce qui le rend encore plus irrésistible. La silhouette de son époux apparaît sur sa droite, il la fait patienter et elle aime ça. Il joue avec son impatience et une chose est sûre, sa vengeance sera pire. Un frison traverse son corps quand il attrape une mèche de ses cheveux. Il se joue l'un de l'autre, tour à tour comme deux enfants. C'est pas faux, ils n'ont pas vraiment grandi, leur relation a juste évolué sur le plan charnel. Son doux visage si près du sien, son souffle chaud, son odeur, tout est rassemblé pour lui ouvrir l'appétit. Elle ne peut pas cacher son envie de l'embrasser, de sentir ses lèvres sur sa peau et leurs corps s'enlacer. Rea le laisse maître de la situation, attendant un meilleur moment pour prendre l'avantage. « Je sais, c'est pour ça que je les attache. » La contradiction, toujours aller dans le sens contraire pour éviter cette routine. Son désir pour qu'il franchise la ligne invisible augmente de seconde en seconde. Intérieurement, elle trépigne d'impatience. Elle veut tout oublier dans ses bras, abandonner l'entreprise le temps de quelques heures, absoudre les autres hommes. Son visage s'éloigne, ce n'est qu'une question de temps pour qu'il soit totalement à elle. Elle le regarde s'éloigner comme la dernière part de gâteaux. Ses doigts replacent la mèche de cheveux encore chaude du contact avec la peau d'Aiden. Ses pieds nus sur le sol lui font un bien fou car sa température corporelle s'est élevée depuis son arrivée. « Hmm...Indien, c'est le thème de la soirée ? » Ils vivent de sous-entendus autant que d'eau, c'est leur manière de communiquer. La jeune femme se rapproche de la cuisinière. Elle passe ses bras autour de la taille d'Aiden et pose sa tête sur son épaule. « Ça sent très bon. » Son nez effleure l'oreille d'Aiden. Ses petits moments font le bonheur de Rea, pas besoin d'un grand restaurant et de plats trop sophistiqué, juste un mari attentionné. « En plus, j'ai rien mangé de la journée. » Elle se détache de lui afin d'attraper son verre. Rea se dirige vers le plan de travail à l'autre bout de la pièce. Le bord du verre près des lèvres, elle boit une petite gorgée avant de s'asseoir sur le plan de travail. Ses jambes se balancent dans le vide alors que son regard reste ancré sur le corps d'Aiden. « Tu as tout fait toi même ou ta bonne t'a donné un petit coup de main ? » Elle est à la fois effrayée et excitée par la potentielle réponse. Ce jeu dangereux, elle ne le maîtrise pas et elle a déjà été perdante une fois. Pourtant elle a ce besoin malsain de savoir afin de lui montrer, qu'elle est et sera toujours la meilleure. Cette bonne, son nouveau jeu qui la rend folle. Folle de jalousie, folle d'appétit pour son homme. Elle pourrait très bien tout arrêter, la renvoyer, mais elle devra alors la remplacer dans les tâches ménages. Choses qu'elle a déjà trop effectué à 28 ans. Elle ne veut plus sentir l'odeur d'eau de javel imprégné sur sa peau. En plus Aiden serait capable de se venger en renvoyant l'homme à tout faire, une véritable perte pour Reaghan. En y réfléchissant, tout le monde est gagnant dans cette histoire. Bien évidement, cette question peut porter à confusion, elle le sait très bien et elle lui laisse une chance de passer au travers d'une crise de jalousie. Enfin, on est jamais sûr de rien avec Aiden, surtout que pour les Wellington, rien n'est meilleur prétexte qu'une crise de jalousie pour finir dans le lit. Elle pose délicatement son verre à côté. Plus ou moins prête à encaisser la réponse de son époux, mais surtout à lui faire regretter une mauvaise réponse.

WHEN MY TIME COMES AROUND, LAY ME GENTLY IN THE COLD DARK EARTH. NO GRAVE CAN HOLD MY BODY DOWN. I'LL CRAWL HOME TO HER.

« Je sais, c'est pour ça que je les attache. » Aiden ne pu réfréner en sourire amusé de venir ourler ses lèvres alors qu’il observait ce petit bout de femme à la fierté incommensurable. Il l’aimait d’ailleurs pour ça. Il l’aimait parce qu’elle ne lui laissait jamais aucun répit, qu’elle prenait ses propres décisions et s’amusait à le rendre fou sur des petits détails tel que sa coiffure. Ses prunelles brûlantes d’un désir ardente traçait les lignes du visage de Reaghan, s’attardant sur les liens qu’il désirait recouvrir de ses lèvres. La tension présente entre les deux était presque insoutenable pour le Wellington qui laissait cet instant durant en longueur. Malgré cette tension le poussant à couper court à ce jeu du chat et de la souris, il fit marche arrière. Se faire désirer autant qu’il désirait sa moitié, voilà un jeu auquel il aimait jouer, gagner surtout. Malgré la fierté gonflant sa poitrine, il s’était désintéressé du plat de ce soir à l’instant où Rea était arrivée. « Hmm...Indien, c'est le thème de la soirée ? » Ses yeux posés sur la belle, il la contempla un instant avant de s’humecter la lèvre inférieur à l’idée de ce qu’elle sous-entendait par là. « En effet, ils ont une culture tellement riche, ça serait une honte de ne pas s’en inspirer. » Répliqua faussement nonchalant tout en mélangeant la mixture afin que ça ne colle pas au fond. Il n’a pas le temps de couper la plaque de la cuisinière que déjà il sent les bras de Rea s’enrouler autour de sa taille. Portant naturellement une main à celles de la belle, il sourit de plus belle au compliment qu’elle lui fait sur l’odeur de son plat. En plus d’aimer apprendre, Aiden aimait surtout faire plaisir à son épouse. Par le passé ils se contentaient de petit rien, s’esquintant à la tâche afin d’offrir à sa moitié ce qu’il pouvait. Maintenant qu’ils avaient tout, le trentenaire avait l’impression que les cadeaux acheté avec cette argent qu’ils possédaient en opulence n’avaient plus de signification. Reaghan pouvait déjà s’acheter tout ce qu’elle désirait, lui se contentait de lui offrir tout ce qu’il possédait. Son savoir-faire, sa personnalité, son corps et surtout son cœur. Se laissant entièrement aller dans ses bras, il était attendri par sa façon de se blottir contre lui à l’image d’un animal désireux de montrer son affection. Il aimait ce genre d’instants où la quiétude les encerclait, où personne ne venait les déranger. Ni le travail, ni leurs employés de maisons. Ici, au cœur de cette cuisine, caché à l’abri des regards inquisiteurs du monde, ils pouvaient profiter l’un de l’autre se soucier de rien du tout. L’espace d’un instant, il aurait même pu croire que le monde extérieur était en train de disparaître jusqu’à entendre Rea dire qu’elle n’avait rien mangé de la journée. L’observant se mouvoir avec une sensualité naturelle jusqu’au plan de travail, le brun songea qu’elle devait encore se tuer à la tâche comme elle savait si bien le faire avec son mental d’acier. « Tu as tout fait toi même ou ta bonne t'a donné un petit coup de main ? » Délaissant son plat qui refroidissait légèrement, le brun fit face à Rea tout en laissant une certaine distance entre eux. Il devait avouer que la savoir ne serait-ce qu’un peu jalouse avait toujours le don de gonfler son égo. Aiden aimait être désiré par elle autant qu’il pouvait la désirer. C’est pourquoi les deux amants jouaient autant. « Avec le thème ou la préparation du repas ? » Répondit-il faussement innocent. Autant qu’il pouvait faire taire cette part d’insécurité cachée sous sa jalousie, il savait qu’elle était plus qu’à même de se défendre elle-même. Reaghan n’avait jamais eu besoin d’un preux chevalier pour venir à sa rescousse, elle était plus que capable de se défendre elle-même. Ca ne l’empêchait pas de laisser l’opportunité à son mari de réaffirmer sa virilité en se faisant son protecteur. Ils étaient cependant tous les deux conscients de la vérité. Réduisant l’espace les séparant, Aiden pose sa main gauche sur une des cuisses de sa femme alors que de son index droit il lève délicatement son menton pour la regarder dans les yeux. « Tu sais que tu es irrésistible quand tu fais la moue ? »

Aiden & Reaghan

A sa grande surprise, Aiden ne répond pas réellement à la question, ce qui a le don de l'énerver un peu plus. Elle s'empresse de boire une autre gorgée avant de bouder. Son regard parcourt toute la pièce en évitant soigneusement son époux. A l'intérieur, elle fulmine contre cette femme. Elle n'en veut pas à Aiden bien qu'il est autant 'coupable', si on peut utiliser ce mot dans le contexte, qu'elle, mais c'est toujours plus facile de s'en prendre à la personne qu'on aime pas. Ses bagues claquent doucement contre le verre traduisant son énervement. Il va le regretter. Elle le voit s'approcher et se dit qu'il va devoir ramer pour se rattraper. Son regard se posent sur la fenêtre puis descend vers son verre déjà à moitié vide. Il a de la chance qu'elle a autant envie de lui qu'il a envie d'elle car sinon, il aurait pu se la mettre derrière l'oreille comme on dit. Alors que sa main se pose sur sa cuisse, elle fait glisser son verre sur le plan de travaille près d'elle. Elle le laisse faire une nouvelle fois, elle tient sa vengeance. Reaghan grimace en réponse à son époux avant de lui sourire. Il lui est impossible de lui faire la tête bien longtemps. Reaghan étire ses jambes avant de les refermer sur celle d'Aiden. Elle le force un peu plus a se coller à elle, alors que ses bras entourent son cou. « Vous êtes le diable en personne monsieur Wellington. » La tentation incarnée et elle le déteste pour ça. Elle caresse son visage tendrement, elle est folle de cet homme. « Je te déteste d'être aussi irrésistible ! » lui souffle-t-elle tout en souriant. Aiden est la seule personne de ce monde avec qui elle n'a pas peur de dévoiler ses sentiments. Il l'a connu dans les bons, comme dans les mauvais moments et il ne l'a jamais jugé ni laissé tomber. Aiden lui a donné cette vie, il a fait d'elle sa reine et chaque jour qui passe, Rea fait tout son possible pour qu'il garde la vie qu'il mérite. Certes, c'était le nom de Reaghan sur le testament, mais Aiden a fait bien plus de choses qu'elle. Il s'est tué à la tâche pour sa mère, pour eux, ce n'est qu'un juste retour des choses. C'est donc à son tour de travailler comme une acharnée, pour leurs parents, pour eux. Contrairement à Aiden, elle ne voit sa détermination comme de trop, elle ne voit pas qu'elle donne beaucoup trop de son temps à l'entreprise. « Tu n'as pas répondu à ma question. » Ses doigts quittent le visage d'Aiden pour son torse, elle déboutonne lentement les boutons, refermant un peu plus l'étreinte de ses jambes autour de celle de son époux. «Je veux absolument tout savoir. » Après chaque mot, elle embrasse son époux, le voyage commençant dans son cou pour se terminer sur ses lèvres. Elle a ce besoin presque vital de tout savoir même si ce n'est pas forcément bon. Elle ne veut pas s'imaginer des choses qui pourraient la rendre folle, elle préfère connaitre la vérité, même la plus difficile pour l'oublier. Elle glisse ses mains le long de son torse, s'arrêtant à ce fameux boutons. Cette fois, elle le déboutonne. Il y a des limites à sa patiente, limite qu'elle vient d'atteindre, sans doute pour le plus grand plaisir d'Aiden. Alors qu'elle entreprend de l'embrasser une nouvelle fois, Piotr vient gâcher ce moment. Sa joue collée à celle d'Aiden, elle soupire. « C'est mon téléphone. » Jamais, elle n'aurait pu penser haïr Tchaïkovski. Reaghan libère Aiden de son emprise et se glisse sur le sol. Elle ne peut pas laisser passer cet appel, elle n'en a pas le droit. On ne sait jamais ce qu'il peut arriver, surtout dans un strip-club donc même si elle ne veut pas, elle doit répondre. Reaghan sait déjà que ça ne plaît pas à Aiden, mais elle ne le lui laisse pas le choix. Après tout, c'est aussi son entreprise, il devrait la comprendre. Avec un peu de chance, ce n'est rien de grave, juste besoin d'un renseignement, ensuite ils pourront reprendre là où ils se sont arrêtés. Oui, elle l'espère, mais n'y croit pas trop. Intuition féminine ou juste son rôle de patronne, elle ne sait pas, mais ce sentiment lui tord le ventre. Une dernière caresse pour s'excuser.

WHEN MY TIME COMES AROUND, LAY ME GENTLY IN THE COLD DARK EARTH. NO GRAVE CAN HOLD MY BODY DOWN. I'LL CRAWL HOME TO HER.

Il avait toujours aimé se jouer d’elle, à la manière dont elle pouvait se jouer de lui. C’était un jeu de dominance qui s’exerçait en permanence entre les deux. Il s’amusait de la voir fulminer alors qu’elle attendait patiemment de pouvoir inverser la tendance. Aiden savait que ça n’était pas tant le jeu que les sentiments s’agitant dans son bas ventre qui rendait tout ça si intéressant. Reaghan était désirable au naturel. Toutefois, lorsqu’elle faisait cette moue là, ce mélange irréel de fierté et de contrariété, n’importe quel homme serait prêt à se damner pour un regard d’elle. Pour sa part, il était prêt à donner son âme au diable rien que pour son sourire. Il lui avait tout donné, était prêt à ce qu’elle lui prenne tout. Ses biens qui, au final, lui revenait à elle, sa fierté, son amour propre et même ce nom lié à son identité. Elle pouvait tout lui prendre, le mettre à nu et l’abandonner derrière sans même qu’il ne cherche à se venger. Sans même qu’il ne s’écarte alors qu’elle pourrait l’écraser de ses talons aiguilles. Il l’aimait et c’était inexplicable. Le monde ne pouvait comprendre sa dévotion et cette liberté qui existait dans leur couple. Il s’en fichait des autres tant qu’elle continuait à jamais de le regarder comme elle le faisait à cet instant. Mélange d’une passion dévorante et d’une tendresse sans limite. Lorsque les jambes de la belle vinrent entourer sa taille tout en le forçant à s’approcher, un sourire victorieux vint étirer les lèvres d’Aiden. Il n’avait certainement pas gagné face à Rea, mais rien que ça méritait célébration. « Vous êtes le diable en personne monsieur Wellington. » Son regard planté dans celui de sa compagne, il s’agrippa naturellement à sa taille comme à une bouée de sauvetage. Le seul élément le protégeant de la dérive. Ce qu’elle était pour lui, son phare dans l’obscurité, sa bouée lorsqu’il était perdu au cœur d’un océan tempétueux. Il pouvait sentir sa chaleur irradier de ses vêtements, imaginer ce que ça ferait de lui arracher alors que leur proximité ne laissait aucun espace à son imagination débordante. Il se sentait chavirer sous ses caresses et pourtant ne pouvait détourner le regard, cesser de l’observer un instant. La perdre des yeux une seconde semblait être une torture ô combien violente.« Je te déteste d'être aussi irrésistible ! » Aiden ne pouvait résister à son sourire. Cette manière si pudique qu’elle avait de sourire sans arriver à cacher le bonheur irradiant de ses traits. Il était incapable de résister à l’idée que, d’une certaine manière il en était la cause. Une vague de tendresse lui gonfle la poitrine alors qu’il lui embrasse d’abord la joue droite. Portant ses mains au visage de Rea, il lui embrasse ensuite la joue gauche pendant que ses mains allaient danser dans ses cheveux. « Pas besoin de résister. » Souffla-t-il avant de s’arrêter brièvement sur le front de la jeune femme, enivré par la fragrance de cette dernière. Décollant ses lèvres de son front, il planta ses iris embrumées par la tendresse dans les siennes avant de s’approcher de ses lèvres. Dans un frôlement pareil au battement d’ailes d’un papillon il souffla doucement : « Je vous appartiens madame Wellington. » L’anticipation du baiser est presque aussi bon que l’acte lui-même. C’est ainsi, presque à regret, qu’il recule son visage les lèvres endolories au souvenir de celles de la brune. « Tu n'as pas répondu à ma question. » C’était tellement le genre de Reaghan de revenir à la charge. Ne pas attendre qu’il reprenne ses esprits avant de se remettre à le bousculer comme elle s’amusait tant à le faire. Aiden était simplement tombé amoureux d’une femme au caractère étrange, pudique avec ses émotions et toujours promptes à le bousculer. De son côté, il s’amusait à la rendre un peu folle avant de faire taire n’importe quel de ses doutes à coup de baisers. Cependant, en la sentant déboutonner les boutons de sa chemise avec une lenteur lancinante, il ne pouvait nier qu’il aimait ce traitement. Prisonnier de la prison formé par les jambes et les bras de sa femme, le brun ne ressentait pas le moindre désir de s’en échapper. Il n’était rien de plus qu’un prisonnier volontaire, un homme fou prêt à garder les menottes aussi longtemps qu’elle le désirerait. «Je veux absolument tout savoir. » Lui jetant un regard de défi, il ne fut pas déçu lorsqu’elle entreprit de recouvrir sa peau d’une myriade de baiser. « Je préfère quand tu m’arraches les mots de la bouche. » Souffla-t-il péniblement alors que les lèvres de Rea atteignent sa bouche et ses mains son pantalon. Comme si la brune venait de signer l’armistice, Aiden se mit à laisser ses mains vagabonder sous le haut de sa compagne. Il aimait sentir la peau de la belle s’enflammer sous ses doigts alors qu’il lui arrachait des frissons de plaisir la faisant trembler jusqu’au bout de ses lèvres. Prêt à lui arracher ce bout de tissu gênant, il ne put s’empêcher de se figer à l’entente de cette partition de musique qu’il avait appris à haïr. « C'est mon téléphone. » Bien qu’elle fut toujours immobile, Aiden savait qu’une partie d’elle était déjà au bout du fil prête à répondre. Ca ne l’empêcha pourtant pas de poser ses lèvres à la base de sa mâchoire en murmurant : « Tu pourrais laisser sonner. » Il se sentait comme un enfant proposant à un autre de sécher les cours. Malgré lui, il la sent se détacher de leur étreinte et dans une dernière caresse se diriger vers le téléphone. Dans un soupire las, il va récupérer son verre de vin avant de se poser contre le plan de travail. « Il n’arrêtera jamais de sonner si tu réponds à chaque fois. » Ajouta-t-il amèrement.

Aiden & Reaghan

La danse de la Fée Dragée, le doux bruit du célesta qui vous emmène droit dans un univers merveilleux souvent associés aux fêtes de fins d'années. Sauf qu'aujourd'hui, à ce moment donné, cette musique lui donnait surtout l'envie d'éteindre son téléphone et de partir loin de ses obligations avec Aiden. Malheureusement, elle ne peut pas, cette entreprise est leur enfant, encoure toute jeune, et comme tous les bambins, elle a besoin de ses parents pour grandir. Rea rêve de voir grandir le Candy Lust, de le voir prospérer à tel point, qu'un jour, elle pourra laisser sa place et juste profiter de la vie. Elle aimerait pouvoir écouter Aiden et le laisser sonner, que le celesta résonne dans la pièce et rende l'atmosphère encore plus magique, plus enivrante. « Tu sais très bien que ce n'est pas possible. » Machinalement, elle se recoiffe rapidement, du bout des doigts, même au téléphone, elle doit être présentable. « Si je réponds pas, c'est toi qu'ils vont appeler et on sera dérangé toute la soirée. » Une excuse inutile car Aiden n'aurait pas répondu et elle le sait parfaitement. Elle ouvre son sac et sort son portable pro. La musique cesse aussitôt quand son doigt glisse sur l'écran. « Oui ? » Un clin d’œil à Aiden, elle se dirige ensuite vers son verre. En décrochant, elle a encore l'espoir que ce n'est qu'une petite pause dans leur jeu, juste un petit renseignement et ensuite terminé.Très rapidement, son sourire s'efface, son visage devient froid, elle grince des dents et soupire. « C'est arrivé quand ? » A présent, elle sait que cette soirée n'est plus la leur. Elle lui gâche cette soirée, ce moment à deux qu'il avait préparé avec amour. Rea n'ose pas le regarder, elle parle même plus doucement afin de chercher une solution. La conversation ne dure pas plus de 2 ou 3 minutes. « J'arrive le plus rapidement possible. » Sa main se pose sur sa bouche alors qu'elle dépose son téléphone sur la table de l'autre. Rea tourne le dos à Aiden, elle appréhende sa réaction. Une grande respiration et elle se retourne. « Il s'est passé quelque chose au club. » Autant amener la chose délicatement. Elle se rapproche doucement de lui, cherchant ses mots. « Ils ont besoin de moi. » Ou de lui, mais elle ne se sent pas capable de lui laisser s'occuper de cette affaire. En plus, Rea est un peu la méchante patronne entre les deux et c'est tout à fait ce dont le club a besoin. « Je te promets de revenir le plus rapidement possible. » Jamais, pas une seule seconde elle pense lui dire la raison de ce changement de plan. Sa promesse n'est qu'un mirage, une façon d'embellir la chose car elle ne sait pas combien de temps elle va être absente. Ça pourrait prendre quelques minutes comme toute la nuit. Elle embrasse sur la joue comme pour s’excuser de son comportement. Son amour pour lui est immense et pourtant, elle arrive à faire passer l'entreprise avant eux. C'est sans doute le sujet de dispute le plus récurent, celui qui revient sur le tapis tous les mois, quand ce n'est pas toutes les semaines. Elle a envie de lui dire de ne pas l'attendre, mais elle sait que ça risque de le mettre hors de lui, enfin, plus qu'il ne l'est déjà. Ça devait être leur soir, leur nuit et ça se termine comme les autres, chacun de son côté. Rea attrape son téléphone afin de joindre Axl et lui demander de la conduire au club. Elle n'a pas vraiment envie de conduire ce soir. Il n'est pas à la maison, elle sait donc qu'elle va devoir attendre quelques minutes. Quelques minutes durant lesquels Aiden pourrait essayer de la convaincre de rester, de laisser son bras droit s'en occuper ou au contraire, s'énerver, se vexer. Si les rôles étaient échangés, Reaghan se serait énervée, heureusement que ce n'est pas la cas. Elle baisse les yeux pour s'apercevoir qu'elle est pieds nus, elle a perdu ses chaussures un peu plus tôt. Elle quitte donc la cuisine, une manière de fuir Aiden, afin de retrouver ses chaussures. Ses pensées naviguent entre Aiden et le club. Elle s'en veut de le laisser ainsi surtout après ce début de soirée. Un contre-temps fâcheux, une obligation qui la force à faire un choix entre les deux choses les plus importantes dans sa vie, son amour pour Aiden et son entreprise. Rea essaye de se convaincre qu'elle lui fera oublier cette soirée ratée, si il faut, elle prendra un jour de congé pour lui préparer un somptueux dîner. Oui, si il faut, mais il est tout aussi rancunier qu'elle. Un pied dans une chaussure, l'autre qui se glisse dans la sienne, ses mains qui rassemblent ses cheveux et les attaches dans une queue de cheval sauvage. Quelques mèches retombent sur son visage froid.

WHEN MY TIME COMES AROUND, LAY ME GENTLY IN THE COLD DARK EARTH. NO GRAVE CAN HOLD MY BODY DOWN. I'LL CRAWL HOME TO HER.

« Tu sais très bien que ce n'est pas possible. » Aiden avait envie de la secouer, de lui faire comprendre que oui c’était possible. Tout était possible pour eux deux. Même lorsqu’ils n’étaient que des enfants de rien, anonymes perdus dans les bas-fonds de Londres, même là rien ne pouvait les arrêter. Pourtant, Rea lui donnait toujours l’impression que c’était faux, à croire qu’il avait tort lorsqu’il pensait que rien n’était insurmontable à ses côtés. « Si je réponds pas, c'est toi qu'ils vont appeler et on sera dérangé toute la soirée. » Haussant un sourcil dubitatif, le brun était aussi conscient que sa compagne qu’il ne s’agissait que d’un argument de façade. Il aurait laissé sonner son téléphone si c’était pour elle. Il était prêt à abandonner Son univers à ses pieds, en comparaison éteindre son mobile ne semblait pas cher payé. Pourtant, elle ne semblait parfois pas prête à lui accorder ne serait-ce qu’une soirée. Et, même s’il avait foi dans les sentiments de la brune, il ne pouvait empêcher cette sensation de déchirure qui le prenait parfois entre les vertèbres. Ça n’était pas son but, le Wellington le savait, ça n’empêchait pas ses déceptions de s’amonceler et lui de devenir amer. Il l’aimait, ça n’en rendait ces opportunités manquées que plus douloureuses. « J'arrive le plus rapidement possible. » Son sang se figea alors que la belle éloignait le combiné de son oreille. La sentence était irrévocable, il se retrouvait perpétuel condamné à passer après cette entreprise qu’ils avaient enfantés. Aiden aurait aimé ne pas être amer à ce sujet. Il aurait aimé soutenir sa femme sur ce point important de sa vie. Il le voulait de tout son être, mais le pincement qui lui tiraillait le cœur l’empêchait de voir clair. On leur avait offert une nouvelle vie. Ils s’étaient offerts une nouvelle vie pourquoi ne pouvaient-ils pas en profiter ? Naufragé agrippé à son verre de vin comme à une bouée de sauvetage, le brun pouvait sentir son cœur soufflé par la tempête. Il pouvait sentir dans la manière de se comporter de Rea qu’il n’allait pas aimer ce qu’elle s’apprêtait à dire. Lorsqu’elle lui fait face, ce n’était pas ce sourire qu’il aimait tant qu’elle affichait. Rien de plus qu’un pale ersatz supposé apaiser la douleur qui rongeait ses veines. « Il s'est passé quelque chose au club. » Avalant le reste de son verre en une gorgée, Aiden n’avait ni la volonté ni la force de cacher ce qu’il ressentais à cet instant. La déception noyait son regard pourtant vibrant quelque instant plus tôt. Son sourire avait disparu et ne restait sur son visage que la grimace d’un homme dont les espoirs avaient été trahis. « Ils ont besoin de moi. » « Quand est-ce qu’ils n’ont pas besoin de toi ? » Gronda le trentenaire involontairement. Elle le mettait hors de lui à dire ce genre de choses. Comme si lui n’avait pas besoin d’elle. Comme s’il était capable de se faire Atlas l’espace d’un soir et porter le poids de son monde sans que celui-ci ne finisse par l’écraser. Lorsqu’elle s’échappa de la pièce, il ne fit rien pour l’en empêcher. Il avait besoin d’un instant. Un instant pour reprendre ses marques, calmer le feu embrumant sa conscience afin de ne pas dire ce qu’il pouvait regretter. Il avait pourtant tant envie de lâcher son fiel à cet instant. Il se retint pourtant de laisser parler son cœur, bridant cette colère qui menaçait d’exploser à tout instant. Il en avait envie, mais ça ne menait à rien. Il s’agissait là d’un combat sans fin, un affrontement que ni Reaghan, ni lui ne pouvait gagner. Il aurait aimé lancer son verre à travers la pièce, agir comme un enfant pourri gâté et laisser parler sa fureur de manière théâtrale. Aiden connaissait cependant la valeur des choses, malgré l’argent polluant leurs poches désormais. Il savait surtout qu’on ne pouvait pas réparer les objets brisé. Juste recoller les morceaux autant qu’on le pouvait, sans être jamais capable de remettre les choses dans leur pristin état. C’était surement pour cela qu’il se dirigea vers le hall d’entrée d’un pas lent. Craignant que les mots qu’il avait au bord des lèvres ne se fassent emporter par le vent. Il s’arrêta dans l’encadrement de la porte, à moitié sur le départ et à moitié désireux de rester, à l’image de la jeune femme. Il voulait qu’elle reste pour lui, qu’elle abandonne ses responsabilités, qu’elle le fasse passer en premier. Pourtant, une fois libérés hors de la prison de ses lèvres, ces mots semblaient trop égoïstes. Il se donnait l’impression de ne penser qu’à lui dans cette histoire. Il ne lui venait pas à l’esprit de ce dire que c’était elle qui ne pensait pas assez à lui. « Tu pourrais laisser quelqu’un d’autre s’en occuper. Quoique ce soit, je suis sûr que ton bras droit saurait s’en charger. » Malgré l’aplomb qu’il cherchait à mettre dans ses mots, la voix d’Aiden apparaissait pourtant faible à l’oreille. A croire qu’il se battait sans aucun espoir. Chuchotant comme ne pour pas être réprimandé d’avoir osé faire pareille demande. Il voulait juste qu’elle reste. A cet instant rien ne restait de la superbe du brun qui s’imaginait déshabiller sa femme quelques instants plus tôt. « J’aimerais juste passer une soirée complète avec toi pour une fois. Peu importe ce qu’on fait, j’aimerais juste t’avoir pour moi de temps en temps. » Afin de pouvoir enfin serrer sa femme dans ses bras et non plus s’agripper à des coups de vent. Il n’avait plus le cœur à la dispute, la lassitude tirait ses traits, vieillissant ce regard pourtant si plein de vigueur en permanence.

Aiden & Reaghan

D'aussi loin qu'elle se rappelle, son amour pour Aiden faisait vibrer chaque partie de son corps. Cet amour innocent de deux enfants qui grandit en même temps qu'eux, les jeunes qui ne changent pas vraiment, cette attirance physique qui vient terminer le tableau parfait du jolie petit couple. Aiden, il est à elle, il lui appartient et elle ne risque pas de le perdre. Elle a autant besoin de lui, qu'elle a besoin d'oxygène. Même dans les pires moments, elle était là pour lui comme il était là pour elle. Aiden lui a fait goûter à la perfection, à l'homme parfait, celui qu'on a pas peur de voir s'éloigner car son amour est palpable. Être libertins, lui permet de ne pas avoir peur d'être trompée. Reaghan essaye de se donner bonne conscience. La jeune femme cherche une raison valable à ce comportement vénal. Ce monde lui monte à la tête, elle a vendu son âme pour arriver ici alors, sans s'en rendre vraiment compte, elle met en péril son couple pour vivre dans le luxe. Pour elle, la raison est simple, Rea a manqué d'argent, mais jamais d'amour. Elle ne connaît pas ce sentiment de vide intense, son cœur qui se brise en voyant l'être aimé s'éloigner sans qu'on puisse rien faire. Tout est bien plus compliqué. Le pardon est une chose, l'oublie en est une autre. Inconsciemment, elle lui fait payer cette erreur, cette scène de plaisir de trop. Elle lui fait payer cette grossesse de même que son incapacité à s'en occuper. Elle lui fait payer le lourd fardeau qu'elle porte, cette enfant qui ne connaîtra jamais son père à cause de cette jalousie. La jeune femme vit dans la peur de voir l'homme qu'elle aime découvrir cette facette d'elle, manipulatrice et prête à tout. Elle se noie dans le travail pour oublier son incompétence à gérer une pauvre fille enceinte. Rea lui a promis, elle lui a dit qu'elle s'occuperait de tout. Résultat, il y a un gosse dans ce vaste monde qui aura la même enfance chaotique que son père. Elle se sent tout aussi détestable que son ex-mari, elle ne vaut pas mieux que lui. Les mots se bousculent dans sa tête alors qu'elle fait son possible pour les ignorer. L'ambiance à changer du tout au tout en quelques secondes. Rea se tait, elle ne veut pas lui répondre, elle ne peut pas. Le ton d'Aiden lui brise le cœur, elle aurait même préféré qu'il s'énerve. Normalement, la femme qu'on aime n'est pas supposé vous rendre triste. Rea sait mieux gérer la colère que la tristesse. Honteuse de cette soirée gâchée, de cet esclavage industriel, elle n'ose pas le regarder. Ce n'est pas la Reaghan qu'il connaît, ni celle dont il est tombé amoureux, elle n'est plus qu'une femme à la recherche d'une perfection irréaliste. Ses mots lui font mal. Elle se donne l'incapacité de répondre à ses simples souhaits. La pensée qu'elle ne méritait pas son amour lui traverse l'esprit alors qu'il termine sa dernière phrase. Qu'est-elle devenue ? Où est passé son envie de rendre Aiden roi de son royaume ? L'amour avant l'argent, mais ce sentiment de puissance la dévore chaque jour un peu plus, comme une drogue. Il ne se bat même plus, fatigué d'être abandonné pour une entreprise, pour des raisons stupides. Jusqu'à présent, Rea n'avait pas vu cette souffrance qui bouffait petit à petit son époux. Ecoeurée par son propre comportement, elle reste impuissante. Elle rêve de courir vers lui, l'embrasser, se faire pardonner, le rassurer, lui dire que ça n'arrivera plus jamais. Son amour pour lui, l'empêche de mentir, elle est incapable de lui promettre que l'entreprise ne sera plus un soucis. Il y a aussi son égo mal placé, celui qui lui hurle de l'envoyer boulet. Après tout, c'est grâce à elle si ils sont ici, grâce à son corps. Alors que ses pieds prennent le direction opposé, Rea décide de faire les quelques pas qui la sépare d'Aiden. Son besoin de lui, de son accord, de son soutien. Après toutes ses années, elle est incapable de faire quelques choses sans son accord. La jeune femme ressemble à une enfant venant de faire une bêtise, son regard ne quitte pas le sol. Alors que la distante s'amoindrit, elle ne sait pas encore comment réagir. Elle laisse ses sentiments guidés, se lâchant totalement, oubliant son désir de tout contrôler. Ses bras se referment autour d'Aiden, elle posa sa tête sur son épaule. « Je suis tellement désolée. » Ça lui brise le cœur, à présent, elle ne veut plus que se blottir contre lui encore plus longtemps. Profiter de sa présence et de son amour. Il y a tellement de phrases qui lui passent par la tête, mais aucunes ne semblent adaptées à la situation. « On a besoin de vacances. » Elle reste ancré à lui, s'imprégnant de son odeur et profitant de chaque seconde. Ce n'est pas la phrase qu'elle aurait voulu lui dire. Rea aurait voulu lui faire une belle déclaration d'amour, mais elle en est incapable. « Je peux rester. » Bien que ces mots sortent de sa bouche, ils n'étaient pas supposé être entendu. Rea essaie de se convaincre qu'elle peut rester, que ses employés peuvent se débrouiller sans elle. Elle n'a pas déjà une bonne réputation, alors un événement de plus ou de moins. « J'ai changé ? » Sa voix tremble, elle est effrayée par la réponse. De toutes les questions, celle-ci est de loin la plus effrayante. Elle ne veut pas entendre Aiden lui répondre positivement, lui dire qu'elle est devenue ce stéréotype de femme fortunée qui oublie le reste, pourtant c'est peut-être le choc dont elle a besoin pour se remettre les idées en place.

Contenu sponsorisé